La joie de retrouver les deux jeunes filles, disparues depuis mai et août dernier, a été de courte durée en Belgique. Les nouveaux aveux du coupable ont conduit ce week-end à de macabres découvertes. La police a retrouvé dans le jardin de Marc Dutroux, chômeur d'une quarantaine d'années, les cadavres de deux autres fillettes de 8 ans, mortes de faim et dont on était sans nouvelles depuis juin 95. L'homme a également reconnu être l'auteur de l'enlèvement de deux autres adolescentes de 17 et 19 ans, toujours portées disparues.

Déjà jugé en 1989, pour enlèvement et viol de mineures, Marc Dutroux avait été condamné à treize ans de prison. Après avoir effectué une peine de trois ans, il avait été libéré pour bonne conduite. Arrêté par la police la semaine dernière, l'individu est passé aux aveux. Ses révélations ont plongé la Belgique, déjà traumatisée par la multiplication de ces rapts d'enfants, depuis plusieurs mois, dans la stupeur. Sa libération anticipée remet au centre du débat le principe des remises de peines. La population belge a déjà demandé que soit revu ce système de relaxe. Certains, plus choqués, font circuler de pétitions pour le rétablissement de la peine de mort.

Devant l'indignation générale et les revendications de plus en plus vives de la population, le procureur de Neufchateau a lancé un appel au calme. "Tant qu'il nous parle", a-t-il dit au sujet de Marc Dutroux, "nous pourrons élucider les faits". Le sort de deux adolescentes est encore en suspens. Elles pourraient être encore vivantes. Selon la radio belge RTBF, elles auraient pu être vendues pour un réseau de prostitution international.